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LES CHOSES PERDUES

26 Août 2007 , Rédigé par Chana Publié dans #Papotages

Les choses perdues

Grandeur ou importance ? (pour compléter le billet précédent "quand notre regard change" associé à une citation de Shakespeare)

Le mérite des choses que nous avons eues puis perdues est-il exagéré par la notion de perte ou était-il réellement grand (le mérite) ? (voir la citation de Shakespeare extraite de "Beaucoup de bruits pour rien".

Mon avis est partagé mais ce qui est certain - à mon sens - est que l'importance vaut plus que la grandeur. Je m'explique : la grandeur est, au sens strict, une notion objective et quantifiable. Bien sûr, on parle de grandeur d'âme, etc..., mais ne devrions-nous pas dire : beauté à la place de grandeur ? En fait, plus j'écris cet article et moins je suis sûre de ce que j'avance. En tous les cas, pour revenir à la grandeur que je mets en parallèle avec l'importance, cette dernière prend sa dimension dans le regard que nous portons nous-mêmes aux choses (ou aux personnes) qui s'en sont allées.

Pour ne citer qu'un exemple banal (mais pas tant que cela), le collier que j'ai porté à mon cou des années durant et qui faisait partie du décor, si je puis dire, je l'ai perdu un jour. Ce collier n'avait aucun grand mérite sauf celui de m'avoir "accompagnée" quelque temps, d'avoir été le témoin froid et statique de mes actes, de mes rencontres ou des personnes qui ont croisé ma route. Parce que je ne l'avais plus, j'ai doté subitement ce bijou d'oreilles pour entendre et d'yeux pour voir. Je lui ai accordé de l'importance ! L'aurais-je fait s'il était toujours à mon cou ? Non !

Mais parlons des personnes que nous aimons : il arrive que la vie sépare les êtres : le (la) collègue de bureau avec qui nous avions tissé de forts liens, est muté(e) à deux-cents kilomètres ; l'ami(e) de toujours, complice, va s'installer à l'autre bout de la terre ; notre compagnon (il ou elle) nous quitte. Et voilà que cette personne, que nous appréciions certes déjà, revêt à nos yeux une importance supplémentaire. Réelle ou seulement sublimée par l'absence ?

Toujours est-il que oui (dès lors que nous ne possédons plus ce que nous tenions pour acquis et que parfois nous ne regardons plus ou mal) je suis d'accord avec ce passage de Shakespeare. (tant de lignes pour arriver à cette même conclusion ? Oui, je me fais plaisir !
Pourquoi ne mesurons-nous pas l'importance des choses et des êtres qui nous entourent avant qu'ils ne disparaissent ? Ah, le pouvoir de l'habitude, celle-là même qui obscurcit nos yeux et ralentit nos coeurs ! Cela fera peut-être l'objet d'un nouveau billet.

En attendant, qu'en pensez-vous ? Votre vision de la chose rejoint-elle la mienne ou est-elle autre ?

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Q
Je cherchais où j'allais les déposer, ces bisous enfantins de notre nouvelle guerre blogesque...Peut-être ici, au rayon des "choses perdues"...Juste pour te dire que je pense à toi...<br /> Guerre des Bisous !Muuuuahhhh!Tout ce que tu dois faire pour continuer cette guerre des bisous c'est envoyer ce gros bisou à tous tes Amis y compris celui qui te l'a envoyé. Tu viens de recevoir un gros bisou de la part d'une personne pour qui tu comptes beaucoup !!!!
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Q
Je n'avais pas encore lu ce billet... ou du moins, je ne l'avais pas commenté.En fait, je n'ai pas vraiment les pensées claires mais je reviendrai plus tard. Je voulais seulement te remercier pour tes voeux de prompt rétablissement.Bon après midi à toi...
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C
Je t'en pris Quichottine, c'est la moindre des choses. Porte-toi bien et guéris vite.Bonne journée à toi.
R
C'est marrant ça, car c'est une chose perdue qui est à l'origine d'une de mes plus marquantes prises de conscience. Je devais avoir une vingtaine d'années. J'ai perdu dans l'océan un bijou de famille qui m'était très précieux. J'étais mal, très mal, d'autant que mes amis, inconscients de mon profond malaise, en rajoutaient. Du coup, je suis parti, plein de colère et de tristesse. J'ai dû marcher des heures durant sur le front de mer. Puis un truc m'est venu en tête : un jour, cet objet, je l'oublierai; un jour, poussé par d'autres, il quitterait mon esprit. Alors pourquoi attendre, pourquoi m'encombrer de cet attachement ?<br /> Dès lors, plus rien n'a été pareil. J'ai perdu beaucoup de choses bien plus importantes, dont mes parents. Leur souvenir est toujours près de moi. Simplement, je ne m'y accroche plus, c'est lui qui m'accompagne.<br /> Les souvenirs sont des compagnons. Laissons-les vivre près de nous. Ne nous y accrochons pas, c'est tout. Et tout rentrera dans l'ordre, naturellement.
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C
Comme je partage cette vision des choses Rohic. Le fait de ne plus s'accrocher signifie : acceptation. Dès lors que l'on accepte, on vit nettement mieux. Il me semble évident et plus confortable d'envisager la perte d'une chose ou d'une personne un souvenir qui accompagne plutôt qu'une souffrance que l'on traîne. Mais...là encore, le temps fait bien les choses. Bonne soirée à toi Rohic. Chana
A
Coucou Chana. Billet qui donne à réfléchir. Impossible de trancher; il y a sans doute un peu des deux; la perte exaggère parfois "le mérite" ; d'autres fois, elle fait prendre conscience d'une grandeur dont on avait fini par ignorer le sens. Dans les deux cas parce qu'elle casse ce qu'on avait à tord pris pour acquis. La réciproque est vraie aussi; la perte nous fait parfois réaliser que nous donnions une fausse importance à certaines choses, là aussi par la force de l'habitude, et que leur absence n'est finalement pas si douloureuse que cela. Biz! Audrey
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C
Je me range à ce développement. Difficile en effet de trancher dans un sens ou dans l'autre. Bonne analyse que la tienne Audrey. Bonne soirée à toi. Chana
S
Ah oué.
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C
Eh oui. Lol. Merci de ta visite Sév et à bientôt de te revoir. Bonne soirée à toi. Chana